Inaccessible
Qu'il est doux de sentir le regard des hommes instruits sur soi, et qu'il est plaisant d'imaginer leurs pensées...
Evoquer le Banquet,
contempler les regards posés sur soi, s'arrêter sur quelques mains,
quelques regards passionnés ou fuyants, mais ne pas savoir si parler de
sensualité éveille les sens ou l'intellect, jouer de l'ambiguïté, tenir
en haleine ses étudiantes, pour les libérer dans une envolée
(orgasmique)...
Ecouter le professeur brillant se répandre en termes évocateurs magnifiquement agencés, le contempler avec une passion acharnée pour parvenir à libérer toutes les tensions qu'il sait finement créer ; se pendre à ses lèvres évoquant la mélancolie et s'imaginer à ses côtés, soulageant sa peine solitaire, son affliction profonde de moine de la littérature victime d'acedia, traitant le sujet pour s'en libérer... Le conduire par des voies détournées là où son art l'avait déjà guidé, et se sentir Sibylle adulée par un homme qui connaît tout et peut tout déverser dans une urne béante et assoiffée de tous les savoirs.
Chercher son regard impossible, croiser son inspiration sacrée, boire sa voix menant à ses pensées... Libérer dans un souffle les termes de "sperme" et de "salope", jouir des regards luisants et des bustes inclinés, tendus, capter les regards pénétrants pour les exciter... Y parvenir, sans en pouvoir jouir... S'il savait!